Géographe à la limite

Plan des séances

Zone de Texte: Page d’accueil Amérique Latine

 

Titre et contenu

1

L’Amérique Latine, monde nouveau ou extrême occident ?

Le continent latino-américain fut d’abord un monde nouveau, mais pour le comprendre et se l’approprier les découvreurs et leurs descendants (les « scientifiques », entre autre) l’inscrivirent dans des catégories d’entendement géographique déjà connu : les Indes, la petite Venise (Venezuela), la latinité (concept fort tardif) etc. Cette dialectique entre l’irréductible étrangeté/nouveauté du continent et les héritages occidentaux doit être au centre de la réflexion sur l’ensemble régional.

2

Géographie physique et historique : l’île-continent ou l’archipel ?

Les structures du continent sud-américain expriment une tension permanente entre le cloisonnement (induit par l’histoire du peuplement et par l’immensité) et l’unité (qui se traduit par l’existence de grands empires). Résultat, les territoires de chacun des États ne sont intelligibles que si on veut bien prendre en considération ce cadre régional. Pourtant avec les indépendances, le territoire national s’impose comme cadre de référence unique.

3

Centre et Périphérie : Le territoire brésilien

Le territoire brésilien permet de comprendre comment l’organisation continentale de l’espace imprime sa marque à chacun des territoires nationaux. L’opposition centre (centres) /périphéries engage deux dynamiques contradictoires : la métropolisation et le renforcement du centre : sur la côte, un mégapole est en formation, versus la conquête de la frontière pour s’approprier les périphéries. L’époque militaire est marquée par une politique vigoureuse pour conquérir la périphérie (fondation de Brasília, grand programme de colonisation), mais elle se poursuit aujourd’hui selon d’autres modalités (front du soja, par exemple).

4

L’Amazonie : territoire à la marge, question centrale

A l’échelle régionale, l’observation de l’espace amazonien permet d’introduire plusieurs problématiques propres au continent : les frontières (puisqu’il s’agit d’un espace divisé entre plusieurs pays) ; les effets de la mondialisation (puisque les ressources naturelles de l’Amazonie l’ont fait entrer dans des réseaux commerciaux anciens) ; les modes de développement et leur pertinence (puisqu’il s’agit aujourd’hui d’arbitrer entre un développement durable et un développement fondé sur l’agro-exportation).

5

Les pays andins, l’unité en héritage

La magistrale chaîne des Andes semble forcer l’unité des pays répartis en chapelet sur toute sa longueur. Son caractère structurant, tant dans l’ordre matériel qu’idéel, s’impose à tous les géographes fascinés par la contrainte andine.  « En dépit de ses immensités et de ses dimensions, la cordillère est un tout géographique. Un ensemble perçu comme tel par les populations andines » (Bataillon et alli, 1992, p. 32). Et pourtant les fractures qui traversent cet espace sont nombreuses et profondes. Premières d’entre elles, le maillage établi par les États-nations andins. Aujourd’hui, l’unité, si elle doit ressurgir sera celle d’une intégration pan-andine qui assurerait la permanence de ces États-Nations.

6

Les Antilles : un archipel interface sous influence

Les Antilles sont en position d’interface géographique. Entre l’Europe et le Nouveau continent, ces îles anté-continentales (d’où le terme d’Antilles) sont traversées par diverses tensions : Nord-Sud, Amérique du Nord - Europe etc. Au découpage nécessairement induit par l’insularité se superpose donc celui, plus complexe construit par l’histoire, l’inscription dans des sphères géopolitiques  différentes, les migrations permanentes. Le créole, entendu  comme une culture commune, peine parfois à recouvrir d’un voile d’unité cette diversité antillaise. Le cas de la minuscule île de San Martin, coupée en deux en donne une démonstration éclatante.